Parfois les mots sont coupants et l’acier de leur lame acérée fait mal aux oreilles et au cœur, ils déclenchent une colère qu’on a du mal à réfréner.

Cette contribution a été publiée une première fois sur le blog CEMEA outremer, en mars 2019, suite à la rencontre de militants martiniquais, guadeloupéens, guyanais, néo-calédoniens, réunionnais, polynésiens et mahorais, en déplacement à Rome pour appréhender le traitement de l’accueil de migrants par des partenaires de la Fi-CEMEA. Nous avions alors approché une situation qui nous parvient à longueur de semaine, par le prisme de la télévision, au journal télévisé, dans les mêmes conditions, avec les lunettes, l’analyse et les visées de l’Européen.
Dangereux paradoxe !

Août 2021, je me suis engagé sur notre congrès de Poitiers, à encadrer et animer un groupe de réflexion que je pensais tourné vers l’interculturel. Je n’ai pas fait tout de suite le lien avec mes mots d’il y a deux ans. Me sentant à l’étroit dans ce rôle d’animateur de la réunion, sans perspective d’orienter les propos, je me résous à vous proposer une version remaniée du texte originel, enrichie des propos de mes amis des autres contrées lointaines.

Merci à Aldo et Mylène de Polynésie, Rosemonde et Alexia de Guyane, Achmed et Tadj de Mayotte et Fred pour la Martinique, Jean-Pierre pour la Guadeloupe.

Quand tu entends « migrant », tends l’oreille. On parle de toi !

La formule exacte est de l’écrivain-psychiatre martiniquais Frantz FANON : « quand on parle de Juifs, tends l’oreille. On parle de toi »,

Qu’on se le dise ! Jusqu’à fort récemment, le vocable et le concept de MIGRANT n’étaient employés chez nous en Martinique, que dans leur assertion technique, dans des devoirs de géographie par exemple par des élèves du secondaire ou pour présenter les déplacements saisonniers d’animaux qui ne sont point de notre bestiaire. Il fallait alors au pédagogue, dans les années 60/70, force de patience et de persuasion, pour faire entendre la différence entre ÉMIGRATION et MIGRATION. Rappelons qu’à l’époque, il partait de chez nous, vers la France, des « candidats à l’émigration » par pleins avions et par l’entremise du tristement célèbre BUMIDOM1 ! Autre épisode de nos tumultueux rapports avec l’amère patrie qui avait encore besoin de main d’œuvre pour se construire et se relever, au sortir de la guerre.

Un peuplement par vagues successives

La Martinique est une île. Un territoire de 100 km de long et 32 dans sa plus grande largeur. Les premiers arrivants, des peuplades Arawaks ont appelé Madinina, cette terre vierge. Ils ont, dans les mêmes circonstance, occupé et dénommé toutes les terres qu’ils découvraient dans une dispersion qui les a conduits en sauts d’îles depuis l’Amazonie, jusqu’aux poussières d’îles de bassin caribéen, voire plus loin : Martinique, Cuba, Jamaïque, Haïti, Porto Rico, Guadeloupe mais aussi Barbade, Sainte Lucie, Dominique, Trinidad, Grenade et bien d’autres rivages … tout le chapelet de l’archipel des Antilles, bordé par l’Océan Atlantique à l’est et la Mer des Caraïbes à l’ouest.

Une population qui ne fait pas peuple

Par la suite, le peuplement de ce petit maillon de la chaîne volcanique de la région, s’est constitué au fil des ères et au gré d’arrivées successives de vagues d’occupants, explorateurs, flibustiers, bannis, colonisateurs, esclaves, déracinés, réfugiés… Quand bien même s’est-elle constituée dans des rapports conflictuels voire dans la détestation, ces mouvements ont consacré le substrat d’un groupe organisé en couches non superposées mais successives, toutes légitimes ; une société qui ne manque jamais de dire son attachement à son bout de Terre, des gens qui vivent, travaillent, se supportent cordialement, les uns, composant avec les autres.

Des apports culturels à foison

Au gré des mouvements, des installations, des visites, chacun a porté et livré sur place, au plus grand nombre, une part de lui-même, comme écot à ce peuple embryonnaire jamais accompli. Ces marques sont visibles dans la langue commune -le créole-, dans les expressions, des éléments vestimentaires, des rituels, des chansons, des rythmes… Et même s’il a existé des sobriquets qui peuvent paraître déplacés et injurieux aujourd’hui, ce n’étaient que chamailleries, moqueries ou simples raccourcis (dans une langue constellée d’expressions imagées), pour caractériser et situer l’autre, jamais pour le fixer dans sa différence !

Ainsi coolie2 était-il un terme affectueux pour mères chérissant la chevelure crépue -ou non- de leurs bambins. 
Chine se contentait de désigner un asiatique qui avait installé dans le quartier, sa famille et son négoce.

n Syrien renvoie nécessairement l’image du personnage qui a la bosse du commerce, le même qui a désormais enseigne dans la rue des Syriens, après d’avoir sillonné toutes nos campagnes, lesté de ses valises repues de babioles presque inutiles, mais bienvenues et bien vendues dans les cases.

Ces personnes étaient arrivées en position d’exilées, fuyant des situations difficiles en Chine, Inde, Palestine, Liban… bien souvent encouragées par la France coloniale, vers une Amérique promise et qu’ils n’atteindront pas. En Martinique, elles ont fait souche, au milieu d’autres déracinés.

Le manège a été relancé à la fin des années 70. Sans concertation avec les locaux, le ministre Dijoux a imposé et parqué dans des réserves, des centaines de Hmongs fuyant le Viet-Nam, eux-mêmes traditionnellement nomades ou en migration en Asie.

« Faire souche » ou repartir

Dans ces mouvements humains, il faut regarder comme singuliers, les échanges et relations avec nos voisins et cousins de la Caraïbe, les passerelles avec ceux de nos concitoyens français, sur le continent sud-américain (Guyane) ou dans la proche « île sœur » distante de 180 Kilomètres (Guadeloupe).

Certains sont arrivés et puis se sont arrêtés. Ils se sont établis, presque sans projet de départ, comme l’ont fait les Taïnos (3) des siècles auparavant. Ils arrivaient par opportunisme économique, avec l’idée de repartir bien vite. Il n’y avait pas de protocole administratif contraignant : les Saint-Luciens venaient pour la campagne sucrière et repartaient ; les Haïtiens étaient invités pour nous faire danser aux rythmes des sonorités magnifiques de leur île, au même titre que des Trinidadiens, des Barbadiens (qui eux, ne se sont jamais réellement implantés).

Antillais migrants

Les Martiniquais de leur côté n’étaient pas en reste. Partis un jour vers des destinations improbables, ils ont fini par s’enraciner, à la suite surtout de l’éruption de la Montagne Pelée en 1902. Nombre de familles ont pris la direction de la Guyane ou de Panama City, pour le programme Ariane (4) ou les pharaoniques chantiers du Canal de Panama. Dans ces contrées, ils y retrouvaient d’autres compagnons de la Caraïbe intéressés par la perspective de travailler ailleurs que dans l’industrie cannière qui entamait son déclin dans nos régions. D’ailleurs le même temps dans au pays, il se dessinait une migration des zones rurales, vers la métropole locale -Fort de France-, où Aimé Césaire, maire, devait composer avec cet exode inattendu. Il n’y eu pourtant pas de ghetto dédié et repéré pour être zone de vie de tel groupe. Quand bien même des personnes se sont organisées en communauté (sans communautarisme), chacun ne dissimulant jamais son origine. En partageant la misère et le peu de moyens, sans jamais céder au dénuement ou misérabilisme.

Hormis la catastrophe naturelle, les choses n’étaient pas foncièrement différentes dans l’île sœur la Guadeloupe : BUMIDOM, crise de la canne, fermeture des usines, exode rural, installations sauvages… mais également mobilité dans un ensemble fait de plusieurs îles (Les Saintes, Marie-Galante, Désirade, Saint Barthélémy, Saint Martin).

Le basculement

Au début des années 80 et avec l’avènement d’images et commentaires sur les boat-people du Viêt-Nam, puis d’Haïti et ensuite de Cuba, la réalité affreuse et crue, entrait dans les conversations des Martiniquais. En fait on était nécessairement appelé à prendre position sur une préoccupation qu’on nommait alors, la cause des exilés, demandeurs d’asiles ! Nous voici donc installés au spectacle du monde, jusque tout près de nous avec Cuba et Haïti. Seulement ces candidats au départ choisissaient encore d’aller vers les Etats Unis ou la Canada, il y eut à la marge quelques Haïtiens dissidents artistes puis arrivants libres cantonnés surtout dans des emplois subalternes ou des activités de « pacotilleurs ». Le(s) parti(s) politique(s) de la droite locale (voire de gauche), trouvaient ainsi motifs à forcir le trait pour illustrer leurs slogans contre l’indépendance qui conduirait fatalement à quitter un giron sécurisé, garanti par l’appartenance à un ensemble français, plutôt que l’aventure et l’errance auxquelles nous serions voués, dans la tentation de sécession !

Les étrangers sont-ils encore les bienvenus ?

Dans la même période d’autres voisins se sont joints à la dynamique du départ en exil économique pour venir en aide à la famille restée au pays. Des Dominicaines (de République Dominicaine), arrivaient en Martinique par des voies illicites pour vendre leurs corps et leurs charmes, dans des circuits tenus par des Martiniquais… Des zones de non-droit ont fleuri, des quartiers se sont spécialisés et repérés comme tels, des trafics s’y sont structurés, des échanges dans le commerce informel et réprimable se sont intensifiés avec nos voisins, les jeunes de plus en plus exposés aux dangers et dérives de ce changement d’organisation sociale. Les statistiques de la justice des mineurs (ascendants, motifs et prises en charge), en attesteraient. Le discours extrémiste bleu marine longtemps honni et empêché, trouve désormais résonance, voire même candidats pour une représentation locale visible… Une frange de la population insuffisamment outillée pour l’analyse reprend les arguments qui s’étalent dans les médias qui relaient les propos venus d’ailleurs. D’autres voix tentent bien de contenir les dérives mais il ne se passe pas un jour sans qu’un épisode déplorable marginal, ne soit l’occasion d’un éclairage marqué par l’affect et la tendance du moment.

Nouvelle forme de l’acculturation : les peurs du peuple français en héritage

Il me reste le sentiment très fort que nous héritons continuellement dans l’immédiat et en live, par les mêmes canaux et en simultané, de TOUTES les peurs des Français. En bons sujets (citoyens) parfaitement acculturés, nous adoptons sans filtres les analyses et expressions de citoyens bien-pensants « de souche « . Ainsi nous voici prêts à mener croisade ou participer à ce qui ressemblerait à un pogrom contre des voisins anglophones, des frontaliers brésiliens ou surinamiens, des cousins haïtiens, voire des frères de la Grande Comores…

Nous voici désormais sur nos gardes, dès qu’apparaît un barbu en Djellaba, soliloquant et appelant à témoins, criant au scandale au passage d’une femme voilée (entendus et vécus) ! Ces situations restent rares mais occasionnelles.
Ce constat d’une identification rampante aux idées généralement admises par la population française, se vérifie également dans les débats et le traitement de la citoyenneté ou de la laïcité. Amenez vos angoisses, nous les ferons nôtres !! En revanche, nous passerons sous silence le nombre de personnes venues de France (pour la plupart, des exilés volontaires) qui s’installent en Martinique, Guadeloupe, Guyane Réunion, Polynésie, Mayotte, Nouvelle-Calédonie où l’on crie paradoxalement qu’il y a un chômage endémique, sur un marché étroit entre autres raisons. Attention ! il n’y a rien à opposer à ces déplacements licites. Ce qui choque c’est la forme et le résultat visible. Car comme par enchantement, tout marche pour ces nouveaux arrivants : logement, travail, réseaux, farniente et hélas de plus en plus aujourd’hui : arrogance et mépris vis-à-vis de l’indigène.

Et les CEMÉA ?

Les CEMEA sont clairement à l’opposé de cet état d’esprit, je veux le croire.

En Martinique depuis 2012, pour faire suite à une réflexion collective liée à un projet intitulé « espace mobile de développement culturel, éducatif et social de proximité » ; l’Assemblée Générale s’est prononcée favorablement pour ouvrir un nouveau champ d’intervention « Secteur Action directe et de proximité ». L’idée est d’agir auprès des publics au quotidien. Cet axe de développement, original dans le Réseau, vise à dynamiser « l’espace socio-éducatif et culturel » sur un territoire marqué voire stigmatisé, en direction des enfants et des jeunes, en associant les parents et, de manière générale, les habitants pour créer une dynamique différente. Il se trouve que les zones où nous sommes présents en négociation avec nos partenaires, sont habitées en une large proportion, par des familles avec des patronymes à consonances étrangères, des unions mixtes pour beaucoup.

C’est encore le même schéma dans le traitement de la question en Guadeloupe. Jean-Pierre, président des CEMEA de Guadeloupe, assure qu’il appréhende les choses différemment depuis qu’il s’est implanté sur cette terre : « je suis né loin d’ici, maintenant je suis d’ici. Je connais les maux que je n’ai pas appris ». L’AT s’est résolument installé dans une démarche qui vise à une meilleure prise en compte de la connaissance de l’autre dans son altérité. Elle investit pour rester proche des populations dans des quartiers repérés comme prioritaires. L’objectif est de contribuer à améliorer le vivre ensemble par la mise en place d’activités, de lieux d’échanges pour tous.

A Mayotte, la migration est vécue comme une mobilité dans l’archipel des Comores.

Les personnes venant d’un autre territoire de l’archipel et de l’extérieur s’appellent « m’guéni » celui qu’on accueille ou invite. Mais de plus en plus, la préfecture fixant les critères d’acceptation et d’accueil, ne se basant que sur des documents et formalités administratives, le « m’guéni » devient celui qui s’invite ou vient de lui-même. Le début de la distanciation qui pousse les hommes et les femmes à se craindre entre eux. Celui qui n’est pas « moi », est donc étrange, négatif. Les médias ne disent pas le contraire. Un autre mot désigne le blanc étranger qui s’installe dans une zone à l’écart des autochtones, avec d’autres « m’zougous ». (Tadjidine Anli, Ceméa Mayotte).

Un formateur témoigne : « nous devons faire face à l’hostilité de la population, qui nous reproche d’accepter dans nos formations, d’accueillir des m’guéni, des clandestins, des personnes illégalement installées et qui peinent à survivre au milieu de leurs cousins… »

En Guyane, ce pays neuf encore en construction, mais qui doit aussi composer avec les peuples premiers, la photographie est autrement plus complexe et la situation explosive au paroxysme. Chaque groupe d’individus est affublé d’un trait de caractère pas toujours gratifiant.

Au fil du temps les étrangers se sont télescopés : le « z’oreille » ou « vié blanc » venu pour la fusée ou pour maintenir l’ordre, garant de l’administration officielle, le Hmong qui tient l’agriculture mais se diversifie un peu plus depuis quelques années, l’Haitien ou le Saintlucien pour les tâches serviles, le Martiniquais qui est à tous les bons postes, le Brésilien qui vole ta maison, ton terrain et…ta femme, le Surinamien qui vole, viole, tue et …repart, fantôme sans existence légale… Cela vit au quotidien, se mélange et compose dans un mélange de peur-colère-haine et il y a toujours un « autre », généralement le migrant même si le mot n’existe pas dans notre langue (témoignage de militante des CEMÉA).

Migrant ? Le terme de n’existe pas dans les 7 langues parlées dans les quelques 164 îles et archipels d’une territoire grand comme l’Europe.

« Nous sommes un peuple d’immigrés venus sur nos pirogues doubles et nous y sommes installés comme peuple premier. Notre accueil « à la polynésienne » avec le « haere mai tama’a » (viens déjeuner avec nous) traduit bien notre bienveillance à l’égard de celui qui vient d’un ailleurs. « Ratere » celui qui est de passage, le voyageur… Cela fait partie de l’histoire de notre peuple. Lors de l’arrivée des premiers étrangers les « popa’a » (ceux qui avaient la peau rougie, brûlée par le soleil), ils ont eu un accueil très chaleureux. Depuis une quarantaine d’années, est apparu un nouveau mot à connotation négative « hotu painu » (coco qui flotte au gré des vents et des vagues, arrive sur nos berges et va germer) ». (Aldo Tirao, Vice-président des CEMEA Polynésie)

Petit à petit, sans vraiment en prendre conscience, les choses ont changé.

Dans un contexte plus difficile socialement et économiquement, les problèmes liés à la société de consommation sont apparus : chômage, misère morale et affective, tensions familiales, délinquance juvénile, corruption… Les rapports entre les gens sont parfois tendus, attisés par des discours politiques à visée discriminatoire… La colonisation perdure de manière subtile et insidieuse, oppressante ! Mal perçue, mal vécue, les publics plus fragiles, vulnérables et en mal être en souffrent… le terreau de la frustration qui laisse place à l’agressivité et à la violence. Alors on distingue les « migrants », ceux qui ont quitté la Métropole pour vivre un ailleurs au soleil, mais qui ne font pas toujours le pas nécessaire vers le Polynésien…

Mais quelle est donc la doctrine du réseau ?

Où se trouve la frontière migrants/clandestins ?

Où se pense la stratégie ?

Brandir l’interculturalité n’apporte pas des réponses suffisantes. Parler de mobilité et concourir/recourir aux programmes d’échanges de l’Union Européenne n’est pas suffisant. Il convient aujourd’hui et rapidement de positionner et faire connaître le parti-pris du mouvement, dans le délitement des consciences. Certains de nos membres sont impliqués individuellement dans des circuits de résistance connus (Amnesty, association d’aide aux étrangers, actions d’insertion au réinsertion, soutien aux familles dans la précarité…), voire de syndicats ou organisation politique ouvertement positionnés.

Quand on dit migrant, tendons l’oreille. On parle de NOUS !

(1) BUMIDOM - Le Bureau pour le développement des migrations dans les départements d'outre-mer, ou Bumidom, fut un organisme public français chargé d'accompagner l'émigration des habitants des départements d'outre-mer vers la France métropolitaine. Fondé en 1963, il disparaît en 1981 pour céder la place à l'Agence nationale pour l’insertion et la protection des travailleurs d’outre-mer (ANT), renommée Agence de l'outre-mer pour la mobilité ou LADOM depuis 1992.
(2) COOLIE - désigne en Martinique, un individu de type indien de l’inde, avec cheveux plats et frisés
(3) Les Taïnos, ou Tainos, sont une ethnie amérindienne considérée comme distincte du groupe des Arawaks, qui occupait les grandes Antilles lors de l'arrivée des Européens au XV e siècle.
(4) Le programme Ariane est lancé en 1973 par l'Agence spatiale européenne afin de donner les moyens à l'Europe de mettre en orbite ses satellites sans dépendre des autres puissances spatiales. De gigantesques travaux sont entrepris en Guyane pour installer la base de Kourou

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