On peut naviguer dans l’univers de l’Éducation nouvelle et ne pas prendre le temps de faire le point, de régler la mire quant à nos connaissances sur les pédagogies actives. Une exposition nous invite à le faire, dans une interactivité qui fait du bien.

L’exposition « pédagogies actives, de fausses idées à déconstruire » fleurit en vis à vis des trois petits amphis (201, 202, 250) tout au fond du bâtiment.

Elle est l’œuvre des CEMÉA belges, du mouvement belge « Éducation populaire Freinet », des Ceméa France et de l’ICEM.

4 zones rythment ce bel objet d’éducation nouvelle, ce beau sujet :

  • à qui s’adressent les pédagogies actives ?
  • quelles en sont les méthodes ?
  • que en est le fonctionnement ?
  • quelle visée a-t’elle et à quel degré d’engagement politique ?

je suis d’abord invité à emprunter un couloir tapissé de noms de célébrités des pédagogies actives, actuelles ou plus anciennes (mais pas dépassées), je m’avance avec une haie d’honneur qui me fait l’impression d’être tout petit et m’oblige à rester modeste. Je ne peux éviter de me sentir plume quand le poids des pédagogues, parmi tant de personnalités, me regardent, je suis intimidé, sans forfanterie. Un léger frisson parcourt mon échine.

Une frise historique, très renseignée et principalement centré sur la Belgique avec quelques éclairages d’ailleurs, me permet de parfaire ma connaissance de l’évolution des pédagogies actives jusqu’à aujourd’hui. Moi qui me croyait omniscient ! Je découvre.

Exposition interactive s’il en est, je me prête au jeu quitte à accepter que mes certitudes risquent d’être remises en cause et mon humilité réhabilitée. Je regarde, explore, lis, m’approche, touche. Et si j’en ai envie je m’implique. La pédagogie de l’exposition est active, c’est rassurant et cohérent. Manipuler dés, aimants, billes, allier l’agir à la réflexion, je suis au cœur de ce qui est présenté dans l’expo, CQFD, je suis en direct la pédagogie en mouvement, en action, le vivant de la pédagogie. Au travers des témoignages d’anonymes, de personnalités, je prends connaissance de sa réalité dans le quotidien de l’éducation.

Et les mécanismes de ma réflexion sont actionnées, les rouages, rouillés par tant de certitudes ou d’absence d’interrogations, peu à peu se mettent à grincer, l’huile de pensée en atténue les atermoiements. Les contresens, les idées reçues, les à peu près, les préjugés, les représentations se trouvent déconstruits peu à peu. Il y a comme un parfum d’active prégnant qui flotte dans l’air. J’interroge le sens de mon engagement personnel dans ce bain dans lequel j’ai plongé il y a près de 45 ans. Et c’est le mérite de cette exposition de me permettre de faire le point, de me poser, d’accepter des remises en cause, d’être agité par ce que je découvre. Je suis invité à me remémorer un souvenir d’école et à vérifier mes connaissances (peu poussées) sur les auteurs et autrices de certaines citations.

Quelques livres, des cartes postales complètent le tableau. Il y a même un livre d’or, sur lequel je me suis empressé de noter quelque chose. Mes neurones se sont gorgées d’une sève régénérante. Je ne suis pas certain d’avoir jusque là pris le temps de me laisser titiller par tant de questionnements.

Un véritable environnement suscitant, un parcours qu’on peut se permettre de vivre en plusieurs fois amis qui demande d’accepter de prendre du temps. Ça vaut le coup, vous m’en dire des nouvelles. Une véritable gourmandise à savourer sans aucune modération.

Petite précision : il faut consacrer au moins une heure pour profiter au maximum si on veut participer, être acteur·actrice de ce petit pays des merveilles

Pour terminer, je laisse la parole à Sylvia Feistel (Ceméa Picardie) qui au cours d’une insomnie a
rédigé ces impressions :

« Samedi matin, a éclos au fond d’une impasse, une expo interactive.

Elle nous entraîne via un parcours historique des origines à aujourd’hui vers l’éducation nouvelle.

Elle montre que celle-ci n’a pas pris une ride.

Elle nous emmène dans un foisonnement de noms anciens et actuels et de mots qui nourrissent la réflexion.

Il faudrait un jour de congrès supplémentaire pour la parcourir, prendre le temps de faire le point pour soi et avec d’autres sur ces idées en acte qui sont le terreau de la réflexion quotidienne d’un enseignant.

Merci aux amis belges pour cette immense contribution. »

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