*Aimé Césaire (discours sur le colonialisme)


Ouverture publique du 12è congrès des Ceméa

Philippe Meirieu a tout de suite donné le ton en nous apprenant ou rappelant que Tony Lainé a écrit à Poitiers une belle page de la psychiatrie.

Des porosités sont apparues entre les prises de parole très politiques, très engagées de Léonore Moncond’huy, maire de Poitiers, Jean-Luc Cazaillon, directeur général des Ceméa (qui avec émotion a rappelé que c’était son dernier discours) et Edwy Plenel, peut-être un poil moins tranchant qu’il ne l’avait été à Grenoble, le tout orchestré par Philippe Meirieu qui a pris très à cœur son rôle et au passage a rendu hommage à celles et ceux qui l’ont précédé à la présidence de notre mouvement et à ceux qui l’ont dirigé.

Éducation populaire, république et démocratie

L’éducation populaire a constitué la colonne vertébrale du discours de Léonore Moncond’huy, la démocratie et son détournement insidieux, et enfin la république (mise à mal dans l’aujourd’hui des réalités politiques) ont été les points d’orgue des propos. Le mot qui fait lien entre ces trois entrées semble être le mot d’engagement. Et cet engagement, l’oratrice et les orateurs ont confirmé notre envie de le mettre en pratique, avec rage et conviction, enthousiasme et émotion.

L’éducation populaire est menacée, par méconnaissance et ignorance des pouvoirs en place. Elle est trop souvent niée.

La maire de Poitiers (qui a avec brio évité le piège de la langue de bois) et son équipe municipale en ont fait un pilier de leur projet politique, ce qui est rare et mérite d’être signalé. Elle a insisté également sur la primauté du collectif sur l’individuel, position partagée par Jean-Luc et Edwy. Les trois ayant mis en avant la part de coopération que comportait cette notion.

Les propos portés et défendus par les trois intervenant·e·s participent des mêmes valeurs dans trois espaces différents. Il y a conjonction entre leurs actions (territoriale, journalistique et associative, elles sont toutes trois d’ordre politique). Il s’agit d’être aux bons endroits et au bon moment.

La défense de la république, d’une autre république est leur cheval de bataille, celle-ci mise à mal au fil des années demande à être revisitée, toilettée, bouleversée. Un défi relevé par eux et elle trois dans leur champ d’action respectif. Leur conviction est contagieuse : c’est la démocratie (celle du peuple qui décide) qui doit permettre d’en assurer les tenants et les aboutissants.

Faisons de l’avenir un futur

Trois interventions unanimement saluées, les applaudissements tutoyant la standing ovation pour Jean-Luc en particulier. Il faut dire qu’il a su nous faire vibrer en nous rappelant que notre projet est un projet de transformation de la société (ça fait du bien de l’entendre) ponctuant son intervention par des paroles de l’Internationale. Propos qui ont résonné avec force lorsque Edwy Plenel nous a salués avec un « camarade » plein de détermination.

Nous retiendrons encore cette remise en ordre des choses : « c’est parce que nous sommes aux Ceméa, que nous y militons, que nous défendons le sens et l’existence des groupes non mixtes et non pas l’inverse. » Ça méritait d’être rappelé.

« la catastrophe est déjà là », pour «résister au vent mauvais », il est primordial de ne pas rester médusé. L’individualisme ambiant peu nous faire croire que nous sommes seul.e.s, nous appartenons pourtant à un mouvement dans lequel la lutte collective est encore possible.

Merci à Léonore, à Edwy et merci à Jean-luc qui pour son dernier discours a su nous faire passer des frissons d’Éducation nouvelle. Le relais est passé à Jean-Baptiste, à qui nous souhaitons de belles années en perspective, dans un continuum de pensée et d’actions.


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« L’importance de la valorisation, de la reconnaissance des différentes formes d’engagements volontaires des jeunes » Ludovic Falaix

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